Relations entre l'Algérie et l'Espagne
Relations entre l'Algérie et l'Espagne | |
Espagne Algérie | |
Ambassades | |
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Ambassade d'Espagne en Algérie | |
Ambassadeur | Santiago Cabanas Ansorena |
Adresse | 3 Rue Youcef Ziryab, B.P. 185, Alger |
Site web | [1] |
Ambassade d'Algérie en Espagne | |
Ambassadeur | Toufik Milat |
Adresse | C/ General Oraá, 12 28006, Madrid |
Site web | [2] |
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Les relations entre l'Algérie et l'Espagne se réfèrent aux relations bilatérales, diplomatiques et culturelles entre la République algérienne démocratique et populaire et le Royaume d'Espagne.
Présentation
[modifier | modifier le code]Les deux pays sont membres à part entière de l'Union pour la Méditerranée.
Contrairement à ceux de l'Espagne avec le Maroc, les relations algéro-espagnoles ne sont pas tendues par un différend territorial direct; il y a toutefois eu des divergences sur l'approche du conflit du Sahara occidental [1].
Relations officielles
[modifier | modifier le code]L'Espagne maintient une ambassade à Alger et un consulat à Oran, l'Algérie est représentée en Espagne par son ambassade à Madrid et des consulats à Alicante et Barcelone.
Relations historiques
[modifier | modifier le code]L'Espagne et l'Algérie étaient autrefois contrôlées par plusieurs empires pré-médiévaux comme l'Empire romain ou les califats musulmans.
Le sultanat de Béjaïa (Bougie-Constantine, à peu près indépendant dès 1294) aurait été la première entité à conclure un traité de commerce et de navigation avec la commune de Marseille puis avec le royaume d'Aragon vers 1300.
Au début du XVIe siècle, l'Empire espagnol et l'Empire ottoman se sont engagés à exercer un contrôle sur l'Algérie. L'Espagne a capturé en 1510 le Peñon d'Alger et l’a tenu pendant une brève période avant d'être expulsé par Kheireddine Barberousse en 1529.
La monarchie espagnole exerça le contrôle sur Oran (1509-1708 - 1732–1792) et du port voisin de Mers El Kébir pendant une grande partie de la première période moderne.
Relations modernes
[modifier | modifier le code]La dictature franquiste a officiellement reconnu l'Algérie comme un État souverain en 1962 et a procédé à la nomination d’un ambassadeur[2]. Les relations bilatérales de l'Espagne avec la république algérienne, qui n’étaient pas bonnes pendant le franquisme, connaîtront plus tard une crise en 1977-1978, quand l'Algérie, coupée des Accords tripartites de Madrid de 1975 sur le transfert de l'administration du Sahara occidental, est venue soutenir le Movimiento por la Autodeterminación e Independencia del Archipiélago Canario[3].
Les deux pays ont signé un traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération le à Madrid[4],[5]. Les deux États coopèrent sur les questions antiterroristes[4]. L'équilibre triangulaire entre l'Algérie, le Maroc et l'Espagne influence la position espagnole sur le conflit du Sahara occidental. L'Algérie s'est engagée à respecter le référendum d'autodétermination, tout en appelant à un engagement plus ferme de l'Espagne à cet égard sur la base de la « responsabilité historique » de ce dernier[6].
Les deux pays ont renforcé leurs liens en 2013[7]. L'Algérie et l'Espagne se sont positionnées comme des partenaires importants en 2015[8], restant liés « avec des relations fortes » à partir de 2017[9].
En mars 2022, les relations entre les deux pays se dégradent rapidement après que le gouvernement espagnol adopte un changement de position radical vis-à-vis du statut du Sahara occidental en apportant son soutien au plan d'autonomie marocain. En juin 2022, l'Algérie annonce suspendre le « traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération »[10].
En février 2024, la visite programmée du ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, en Algérie, a été reportée à la demande de son homologue algérien, Ahmed Attaf. Les motifs de ce report n'ont pas été dévoilés, mais cette visite aurait pu mettre fin à deux années de tensions entre les deux pays. Ces tensions ont émergé après la protestation de l'Algérie contre le soutien de l'Espagne au plan marocain d'autonomie pour le Sahara, comme exprimé dans une lettre officielle du Premier ministre Pedro Sánchez au roi Mohammed VI[11],[12],[13],[14],[15].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Algeria–Spain relations » (voir la liste des auteurs).
- Gillespie 2000, p. 78.
- Thieux 2007, p. 244.
- Bustos 2006, p. 500-501.
- Dris-Aït-Hamadouche et Dris 2006, p. 489.
- España: « Tratado de amistad, buena vecindad y cooperación entre el Reino de España y la República Argelina Democrática y Popular, hecho en Madrid el 8 de octubre de 2002 », Boletín Oficial del Estado, no 270, , p. 39752–39755 (ISSN 0212-033X, lire en ligne)
- Dris-Aït-Hamadouche et Dris 2006, p. 492-493.
- « Algeria reinforces ties with Spain »,
- « Algeria, Spain Positioned As 'Important' Economic Partners - Sellal », All Africa,
- « Algeria, Spain linked with strong relations » [archive du ], sur Algeria Press Service, (consulté le )
- « L'Algérie suspend un traité de coopération avec l'Espagne après son revirement sur le Sahara », (consulté le )
- « Algérie-Espagne : les raisons du rendez-vous manqué entre Tebboune et Albares », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
- « Albares reporte sa visite en Algérie en raison de "problèmes d’agenda" algériens », sur Médias24, (consulté le )
- « Espagne : la visite d’Albares à Alger reportée à la dernière minute », sur TSA, (consulté le )
- « La visite officielle d’Albares à Alger reportée par le pays hôte », sur Telquel.ma, (consulté le )
- Melinda Mrini, « L’annulation de la visite d’Albares à Alger: contraintes d’agenda ou crispation diplomatique? », sur L’annulation de la visite d’Albares à Alger: contraintes d’agenda ou crispation diplomatique?, (consulté le )
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Rafael Bustos, « Las relaciones España-Argelia, una mirada desde España », CIDOB, Barcelona, no 1, , p. 499–506 (ISSN 1133-2743, lire en ligne)
- Louisa Dris-Aït-Hamadouche et Chérif Dris, « Argelia-España: Unas relaciones de geometría variable », CIDOB, Barcelona, no 1, , p. 489–497 (ISSN 1133-2743, lire en ligne)
- Richard Gillespie, Spain and the Mediterranean. Developing a European Policy towards the South, Palgrave Macmillan, , 78–108 p. (ISBN 978-1-349-40575-6, DOI 10.1057/9780230595675), « Spain and Algeria »
- Laurence Thieux, « Las relaciones hispano-argelinas desde el final de los años ochenta, el laborioso camino hacia un verdadero partenariado estratégico », Ediciones de la Universidad de Murcia, vol. 23, , p. 241–258 (ISSN 0212-6559, lire en ligne)